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Textes sur ma peinture

par Etienne Buraud

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110 chutes après le 11 septembre

110 chutes après le 11 septembre

En 2001, je vois Roland attaquer un nouveau projet, comme toujours de façon un peu frénétique. Le mot ne convient pas. Disons obsessionnelle. Jamais je ne l’ai vu ne pas aboutir une idée. Il avait cette conviction de la recherche qui donne l’énergie d’aller toujours au bout, et sans énergie particulière, d’ailleurs. Je le vois retravailler à partir de chutes de toiles, pièces inachevées, repentirs excessifs. Il découpe, il assemble, il encolle, et ce dans un format que je ne lui avais jamais vu explorer. Ce sont des petits formats, tout petits, seize centimètres sur vingt-deux. Parallèlement, dans l’atelier trône la série de grands diptyques commencée en 1998 (www.rolandburaud.fr/peintures/1998-2002.html), des deux mètres sur trois monumentaux, sur fond quasi monochrome, œuvrant ainsi simultanément dans deux formats antagonistes.

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En 2005, lors de l’année de la France en Chine, Tianjin propose un format libre pour les dons aux boîtes chinoises. Cela favorise la dispersion, l’acquisition sous forme de composition libre (voir page de droite). Très vite, entre les cadeaux et les acquisitions, il n’en reste plus que quatre-vingt, lorsque François Bossière les rapporte de Chine après qu’elles y auront été soigneusement rangées. Il m’apprend que cette série a été commencée suite aux attentats du 11 septembre 2001. Je repense à ces images des corps chutant du haut des Tours Jumelles.

L’anecdote qu’apprend le peintre François Bossière est plus que plausible même si je ne l’avais jamais entendue de la voix du peintre lui-même. Les grandes tragédies historiques ont toujours souri, voire déclenché, sous une œuvre, et sous cette série. En 1973, Roland Buraud peint les Palaciacos, représentant les corps empalés dans le stade de Santiago du Chili après le coup d’État du… 11 septembre.

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