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Textes sur ma peinture

par Etienne Buraud

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Histoire d'une bascule

DOSSIER

DES CHUTES DANS L’ŒUVRE DE R. BURAUD

La bascule de 1993

(Image légendée : Sans Titre, 180 x 200 cm, acrylique sur toile.)

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À l’origine, il y a le travail sur le mouvement entamé en 1986, et qui a fourni la matière du premier numéro des Cahiers Roland Buraud (février 2012). Danseurs, corps portés, scènes de genres, la peinture de Roland Buraud peut-être qualifiée jusqu’en 1993 d’essentiellement verticale. Les corps sont jusqu’à lors debout, au sol, ou se « s’affranchissent de la pesanteur » par une mécanique propre au corps humain. On ne voit pas de chutes, et quand les corps sont horizontaux, c’est qu’ils ont un rapport avec le terre-plein, qu’ils s’embrassent, d’abord parce qu’ils existent encore. La couleur épouse, c’est une peinture du vivant dont le triptyque de 1990, intitulé Le Prométhée, en constitue l’acmé (voir CRB N°1 et site web du peintre).

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En 1993, l’année de la mort de son père, il produit une série de 200 dessins de format carré, qu’il expose dans un grand désarroi au musée. Les dessins sont classés par journée, et numérotés. Certaines journées contiennent près de 25 dessins (voir page de droite).

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On y décèle un travail de recherche sur un affranchissement progressif de la pesanteur des corps. C'est une véritable mue qui s'opère sous nos yeux entre le corps vertical de la danseuse au mouvement abandonné, et celui du gisant dont l'un des bras tombe vers le sol. Ainsi, la mise en série permet de décomposer les avatars de cette transformation graphique. Dès lors, on identifiera la peinture de Roland à ces corps en suspension. La danseuse s'est muée en gisant, la pesanteur en apesanteur, et les corps évolueront dans un espace aux forces d'attraction en suspens, parfois décelables, parfois non.

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Affranchis de toute pesanteur, les corps peuvent à présent chuter. 

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©2025 par Etienne Buraud

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